Rêversible

Du 6 avril au 3 novembre, Rêversible présente sept artistes dont le travail de création est basé sur la recherche et l’expérimentation de la matière verre.
Françoise Bolli / Janique Bourget / Mathilde Caylou / Mathilde du Mesnildot/ Sandrine Isambert / Alice Lebourg / / Monika Mojduszka

Rêversible 

L’exposition est une rencontre avec des œuvres singulières et des artistes dont les savoir-faire sont en constante évolution.  

RÊVERSIBLE invite à explorer la matière verre à travers une proposition d’œuvres d’artistes contemporaines.
Le verre se définie ici comme un langage qui se construit de manière singulière, intuitive, intellectuelle, physique, manuelle ; au-delà des techniques et des frontières…
Les artistes (verriers, vitraillistes, souffleuses de verre, plasticiennes) expérimentent et repoussent les limites du traitement du verre à travers des approches plastiques et expérimentales.  Ici, la recherche, le cheminement, l’expérience sont aussi importantes que l’œuvre.
L’exposition est une mise en lumière de la relation qui s’établit intrinsèquement entre le verre et des sensibilités artistiques singulières :

Qui sont-elles ?

Artiste verrier depuis 2017, Françoise Bolli est fascinée par le verre, ses multiples aspects et les possibilités qu'il offre.
Formée brièvement en Suisse (École suisse de Vitrail et Création, Sion, 1987-88) et Australie (ANU, School of Art, Canberra, 1993), elle s’est installée dans son «  laboratoire"  » à Yverdon-les-Bains en Suisse. L’artiste préfère cette appellation pour son atelier car elle y développe, recherche et découvre de nouvelles voies créatives.
Son travaille s’articule autour de plusieurs thématiques notamment les ombres et la lumière «  La lumière et l’ombre n’existent que par la rencontre  ».
Adepte de la technique du thermoformage, ou le verre, durant la durée de la cuisson, n’est pas contrôlé par l’artiste. Cette dernière travaille en amont et en aval de la cuisson mais en gardant la part de mystère et d’imprévu ajouté par le passage au four.
Ainsi, son travail représente un défi constant, nécessitant l'équilibre entre les caractéristiques intrinsèques du matériau et les intentions, techniques et poésie de l'artiste.
[Yverdon-Les-Bains, Suisse]

 

 

Après avoir suivi une formation en tapisserie d'ameublement en 2010, complétée par des études aux Beaux-Arts en 2012, Janique Bourget aborde les matériaux et leurs techniques avec une sensibilité particulière. Que ce soit dans le domaine de la sculpture ou de l'installation, chacune de ses créations prend vie à travers l'utilisation exclusive d'un matériau : le papier.
L’artiste plasticienne crée des œuvres qui explorent le mouvement et ses cycles à travers des sculptures cellulaires en papier, des pièces cristallisées, colonisées par le sel. Sa pratique, à la fois profonde et simple, se concentre sur le vide, l'absence de matière et les révélations qu'elles suscitent, naviguant vers l'informel. Elle se passionne pour la mise en lumière des forces invisibles au premier regard. Chaque œuvre est conçue pour être vécues et ressenties avant d'être pleinement comprises.
[Montreuil, Seine-Saint-Denis]


Mathilde Caylou a étudié à la Haute École des Arts du Rhin (HEAR) à Strasbourg où elle a obtenu son Diplôme National Supérieur d’Expression Plastique (DNSEP) en 2010, avec les félicitations du jury.
Mathilde Caylou crée des œuvres résultant d'une observation attentive et physique de la vie. Son approche de terrain se concentre sur la conception des écosystèmes, l'occupation des sols et l'organisation de la coexistence entre les êtres humains et non humains. Enracinée dans les mondes paysans, elle collabore fréquemment avec des agriculteurs, artisans des territoires ruraux, en écoutant leurs pratiques et raisonnements quotidiens liés aux sols. Ses créations, utilisant principalement le verre, portent les empreintes de sols prélevés. Le verre, à la fois fragile et robuste, lui permet de transformer les réalités des lieux, transmettant leurs topographies et histoires. Ainsi, ses œuvres deviennent des points d'ancrage et de connexion entre les territoires explorés, transportant les lieux prélevés dans un espace mental, organique et poétique où nos propres imaginaires sont nourris de terre, d'air, d'eau et de feu.
[Landersheim, Bas-Rhin]

Sandrine Isambert est une artiste plasticienne. Après des études d’Arts Plastiques et d’Arts Appliqués, elle s’engage dans une formation spécifique au verre. Depuis 2009 elle réalise ses pièces dans son atelier, d’abord installé en Alsace, puis en Haute-Savoie.
Elle participe depuis à de nombreuses expositions en France et à l’étranger. En 2021 elle expose au musée des Beaux-Arts de Nancy et au Musée des Arts Décoratifs de Paris dans le cadre de l’exposition «  Un printemps incertain  ». Ses travaux ont notamment été récompensés par le prix du jury de Baccarat en 2010, et par l’International Strasbourg Glass Prize en 2011 (avec son Collectif). Son travail est publié en 2006, et réédité en 2022, dans le catalogue «  New glass Review  » édité par le Corning Museum de New York. Ses œuvres sont aussi présentes dans des collections publiques comme par exemple au Musée du verre de Murano.
Dans sa pratique artistique, Sandrine Isambert revisite une iconographie symbolique qui fait surgir des chimères étonnement familières. Donner corps à l’invisible : c’est un des motifs qui ont poussé l’artiste à choisir le verre comme médium de prédilection. Tout la conduit vers un laboratoire créatif ouvert au monde du vivant, de l’organique, du cosmique, du géologique, du psychédélique, du macro, du micro, du multidimensionnel.
L’artiste a d’ailleurs pour habitude de dire qu’elle «  matérialise un monde imperceptible en train d’apparaître ou de disparaître  ». Cela implique une poésie picturale qui fait surgir le mystère. Sensible à la transformation de son environnement proche et lointain, elle capte ainsi une évanescence fantomatique à travers ses pièces. Ces dernières sont à la croisée des mondes, issues d’une mythologie personnelle, où le folklore local se mélange aux mythes universels.
[Cruseilles, Haute- Savoie]

Diplômée d'un Certificat d’Aptitude Professionnelle (CAP) Arts et Techniques du Verre du Centre Européen de Recherches et de Formation aux Arts Verriers (CERFAV situé à Venne-le-Châtel, Meurthe-et-Moselle) et titulaire d'une licence de Design de la Royal Danish School of Design (Copenhague, Danemark), Alice Lebourg a perfectionné sa maîtrise technique du verre à travers ses voyages. Actuellement, elle exerce son métier dans différents ateliers de soufflage de verre et participe à des résidences d'artiste.
Son travail tire son inspiration de la nature et du verre lui-même, avec une forte influence scandinave caractérisée par la simplicité et le minimalisme. Alice vise à sublimer le verre en mettant en avant sa fragilité, sa préciosité et sa délicatesse, le révélant à travers la lumière.
Par le biais de l'expérimentation, de la répétition et du travail assidu, elle approfondit sa compréhension du matériau. Chaque pièce résulte d'un processus basé sur l'intuition, l'empathie et une attention méticuleuse aux détails, conférant à chacune une singularité.
[Viroflay, Yvelines]

 

Juriste emportée par l’histoire de l’art, le hongrois, l’écologie humaine, Mathilde du Mesnildot a passé un CAP vitrail, suivi de nombreuses formations qui lui ont permis de développer sa pratique. Installée à Toulouse, elle se dédie depuis une dizaine d’années à la création et à l’accompagnement artistique.
L’artiste pluridisciplinaire a plusieurs cordes à son arc : elle travaille aussi bien le verre, le dessin, la gravure et la peinture. Mais si elle passe d’une technique à l’autre, sa démarche trouve sa cohérence par l’importance donnée à la lumière et à la transparence, fil conducteur de tous ses travaux. Dans l’abstrait d’un vitrail comme dans l’intensité des rapports humains rendus au fusain ou à l’huile.
Que ce soit à travers le verre, le plomb, le fusain ou l'huile, la matière occupe une place centrale dans son travail. Qu'elle soit utilisée comme matière picturale ou matière lumineuse, elle lui offre la possibilité de développer un langage artistique distinct et de partager ses sensations face à la vie.
En 2016, Mathilde du Mesnildot et Monika Mojduszka ont remporté l’appel à projet du 1% artistique organisé par le Musée du Vitrail pour la Maison des Services Aux Publics de Lusignan. Les deux artistes ont créé la sculpture Mues, tour vitrail évoquant la fée Mélusine.
[Toulouse, Haute-Garonne]

 


Installée à Saint-Loup-Lamairé dans les Deux-Sèvres, Monika Mojduszka est une artiste pluridisciplinaire dans le travail du verre. A la fois, fois verrier, designer et plasticienne, elle est titulaire d’un master en création et technologie contemporaine à l’Ecole Nationale Supérieure de Création Industrielle.
Elle développe un travail de la matière tout en convoquant son savoir-faire, son expérience de designer et son approche plastique. Maitrisant plusieurs techniques, elle travaille principalement le fusing et le thermoformage pour créer des œuvres résolument contemporaines.
Elle œuvre à réinventer, à réinterpréter le matériau, tout en créant une relation entre l’homme et la matière, entre l’objet et son environnement. «  Je cherche à injecter une dimension poétique dans le matériau, à révéler une trace de sa transformation, celle de l’homme et de l’outil pour donner sens au geste, au temps...  ».
Ses créations tentent d’abolir échelles et frontières entre le visible et l’invisible pour donner à voir, à sentir : la pulsation, le mouvement, la vibration du vivant.
[Saint-Loup-Lamairé, Deux-Sèvres]